À travers une étude sur le renouveau de la chanson polyphonique française au début du XXe siècle, cette thèse tente de mettre en évidence l’émergence d’un nouveau modèle vocal, lui-même influencé par des styles d’écriture d’époques différentes (musique médiévale, Bach, Bizet, Wagner, etc.). Le corpus analysé comprend les cycles de chansons de Debussy (1908), Ravel, Poulenc (1936) mais aussi ceux de René de Castéra, Albert Doyen, Paul Ladmirault, Jean Langlais ou encore Jacques Pillois, composés sur des poèmes anciens (Charles d’Orléans, Clément Marot, Jean-Antoine de Baïf) ou modernes (Guillaume Apollinaire, Paul Éluard, Paul Fort), précisément à une époque où les chansons de la Renaissance et les chants traditionnels populaires arrangés pour chœur connaissent un immense succès. Ainsi, cette étude se propose-t-elle successivement de s’intéresser aux principales caractéristiques de ce modèle vocal, aux facteurs puis aux enjeux de l’émergence de ce modèle. Ce travail permettra de souligner les points communs entre les cycles intitulés chansons et d’autres pièces composées à la même époque par Darius Milhaud, Jacques Chailley, Angèle Ravizé et bien autres et de déterminer les spécificités de ce répertoire moderne par rapport aux polyphonies profanes de la Renaissance ou même par rapport à des œuvres orphéoniques.