Notre thèse porte sur la relation entre la musique et la danse dans la création chorégraphique de Maurice Béjart (1927-2007). Nous nous intéressons en particulier aux spectacles pour lesquels le chorégraphe a travaillé avec ses contemporains. Le rapport que Béjart a proposé entre chorégraphie et œuvres musicales semble avoir fortement marqué le monde de la musique. Afin d’éclaircir le rôle de Béjart dans l’histoire de la création musicale contemporaine, cette recherche tente d’évaluer dans quelle mesure Béjart a influencé les créations de sept compositeurs avec qui il a collaboré : Pierre Henry (1927-2007), Iannis Xenakis (1922-2001), Karlheinz Stockhausen (1928-2007), Pierre Boulez (1925-2016), Luciano Berio (1925-2003), Toshirô Mayuzumi (1929-1997) et Alain Louvier (1945- ). La thèse s’articule en deux parties. La première est une présentation générale du travail de Béjart, précédée d’une mise en perspective de son rapport avec la musique. Nous avons également tenté de dégager un principe esthétique qui sous-tendrait chez Béjart son utilisation de la musique contemporaine dans le cadre de ses créations chorégraphiques. La seconde est en une analyse détaillée des œuvres précises. En nous concentrant sur les sept compositeurs sélectionnés, nous avons effectué une analyse de seize collaborations, de la Symphonie pour un homme seul en 1955 avec Henry jusqu’à Casta Diva en 1980 avec Louvier. Élaborée à partir de nombreux documents consultés dans différents lieux, et en particulier, dans différents départements de la BnF et aux Archives de l’Ina, notre recherche interroge les réflexions de Béjart sur les rapports entre danse et musique.