L’équipe 3 « Langages musicaux » étudie les langages musicaux selon trois trajectoires complémentaires dont l’enchaînement décrit un mouvement du général vers le particulier. Le point de départ est une réflexion générale sur l’essence des langages musicaux. Conjuguant la sémiotique et les sciences cognitives et s’appuyant sur une réflexion théorique alimentée par des études empiriques, la première trajectoire, Sémiotique et perception des langages musicaux, vise à comprendre et à décrire les mécanismes qui sous-tendent la cristallisation, la sélection, la stabilisation et la transformation de structures langagières en musique.
La deuxième trajectoire, Théorie des langages musicaux, étudie, sur cette base, les formes de conceptualisation des langages musicaux à différentes époques et dans différentes cultures – qu’elles soient de tradition orale ou écrite. Un objectif central est de créer et d’alimenter collectivement une banque de sources et de ressources sur la théorie musicale. Ce travail vise à dépasser la fragmentation actuelle des recherches en menant une réflexion méthodologique
sur l’articulation des représentations ; en intégrant la diversité de théories à travers le monde ; en analysant les statuts épistémologiques des représentations et en explorant les liens entre les différentes formes de théorisation et la discipline musicologique.
L’enjeu consiste alors à mobiliser les modèles théoriques étudiés pour produire des études de cas, notamment analytiques. Tel est l’objectif de la troisième trajectoire, Cartographier les langages musicaux. On vise ici à créer les conditions propices à la construction collective, à partir des domaines d’études individuels variés – la forme au XVIIIe siècle, le jangdan de la musique coréenne, l’orchestration au XIXe siècle, etc. –, d’un atlas des langages musicaux qui
permette d’identifier les spécificités des répertoires et leurs affinités, tout en questionnant les découpages traditionnels.