Ce travail est une étude sur le style et les références présentes dans l’œuvre pour piano solo de Nikos Skalkottas (1904-1949). Il (ré)intègre pour la première fois le compositeur dans le milieu des pianistes qu’il a connu pendant ses années berlinoises (1921-1933), en inscrivant l’œuvre dans son contexte et l’ensemble des références auxquelles elle renvoie. Une méthodologie analytique émerge de ces mises en relation, destinée à faciliter le travail de l’interprète et à révéler les composantes stylistiques du corpus. Une importance particulière est portée sur le raffinement du timbre des pianistes berlinois dans l’entre-deux-guerres, mis en valeur par le « son coloré » des Bechstein historiques. Cette observation devient le point de départ d’une série d’analyses graphiques, montrant le rôle de la texture et du timbre en tant qu’éléments compositionnels chez Skalkottas. Les analyses, destinées à être utilisées par les interprètes, dévoilent une interaction de la texture avec le schéma formel. Elles sont complétées par l’étude des pièces, groupées par pôles de référence pour l’ensemble du corpus. Ces références s’étendent de la musique baroque et de Beethoven au jazz dansant et à la musique légère, tout en incluant des éléments provenant de la musique grecque. Les deux approches choisies s’appuient sur des sources mises pour la première fois au service de ce répertoire et s’avèrent complémentaires. Elles ont comme but d’offrir aux pianistes des clés pour son interprétation, de le rendre plus accessible et de faciliter sa propagation.