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Résumé du projet de thèse

Le lied, massivement représenté dans les publications musicales de la fin du xixe siècle, occupe la majeure partie de la production d’Hugo Wolf (1860-1903). Les quelque trois cent pièces pour voix et piano de ce compositeur seront notre point de départ pour saisir les enjeux propres à ce genre dans les années 1880-1890.

À travers différentes approches et méthodes — histoire, analyse et esthétique musicales, théorie littéraire —, trois axes sont ici déployés. Il s’agit d’abord d’analyser les discours portés sur ces œuvres par les contemporains, notamment dans les comptes rendus de concert et de recueils ou encore la correspondance du compositeur. L’emploi de catégories qui accompagnent et travaillent le lied depuis le XVIIIe siècle — typologies, normes esthétiques et formelles — fera l’objet d’une attention spécifique : déjà centrale dans l’esthétique wagnérienne, l’idée récurrente d’« immédiateté » (Unmittelbarkeit), qui sous-entend une absence de médiation entre l’auditeur et le poème tout en occultant le travail de composition, se révèle ainsi déterminante pour la réception des lieder de Wolf. L’examen critique de cette notion nous entraîne sur deux terrains : d’une part, l’étude stylistique des pièces qu’elle prétend décrire, d’autre part, celle de leur interprétation à l’époque de leur publication. La présence « immédiate » du texte dans la musique est dès lors confrontée à tout ce qui, à l’inverse, relève de la distance : écart historique entre le compositeur et les poètes qu’il choisit (Mörike, Goethe, Eichendorff, entre autres), complexité et discontinuité de la syntaxe harmonique et, à terme, mise en crise du genre lui-même.

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