Dans l’art de la musique instrumentale, il y a certainement eu des moments de développement extraordinaires. La plus grande révolution dans le domaine du violon aura probablement été Paganini, avec ses innovations dans le cadre de la technique, de la texture et des effets timbriques du violon. Dans le domaine du piano, Liszt, suite à sa rencontre avec le violon assimilateur et imitateur du Génois, reforma son jeu et reconçut le pianisme de l’époque. Dans cette mission, il fut accompagné par des améliorations techniques à l’instrument. L’art du jeu du piano, qui hérita de Paganini le côté assimilateur et imitateur, qui abandonna le salon et s’installa dans les grandes salles, fut reconnu comme la « grande manière » ou le « grand style ». Ces termes, provenant principalement de l’art de Liszt, qui fut apparemment son premier représentant, se réfèrent à un style pianistique particulier, basé sur de grands effets acoustiques et de nouvelles techniques d’exécution. Le corpus de l’étude est constitué des œuvres de Liszt d’après Paganini, telles que les Études d’exécution transcendante d’après Paganini, les Grandes Études de Paganini, La Grande Fantaisie de bravoure sur La Clochette et les œuvres en relation avec Paganini des générations suivantes de pianistes de la « grande manière ». Celles-ci incluent les versions des études de Liszt réalisées par Ferruccio Busoni, son Introduzione e Capriccio (Paganinesco), les arrangements des Caprices de Paganini par Michael Zadora, les Variations sur un thème de Paganini de Mark Hambourg et les Études d’après un thème de Paganini op. 47b d’Ignaz Friedman. L’étude tente de tracer la « grande manière » dans les formes pianistiques appliquées dans les œuvres citées ainsi que d’identifier les particularités du « pianisme » des auteurs concernés.