Auteur·e de la thèse
Directeur·ice de thèse
Résumé du projet de thèse

L’acte de réécriture est une matrice essentielle de la création artistique : dans le champ des musiques populaires, la reprise, en tant que pratique musicale d’un artiste enregistrant ou interprétant une chanson d’un autre compositeur, est un tremplin vers l’avenir ancré dans le passé. Ainsi, la reprise est un phénomène de revitalisation créatrice, moteur de l’évolution esthétique du répertoire rock. Qu’il soit motivé par la recherche d’un nouveau son, par la transformation d’un message (politique ou social) ou par l’inscription dans une tradition musicale, le geste de reprise de 1954 à 1979 est à la fois le miroir et le catalyseur des mutations stylistiques, sociales et historiques des musiques phonographiques anglo-américaines. Longtemps considérée comme un genre mineur dans un genre mineur, la reprise dans le répertoire rock est en réalité le terreau privilégié de la création musicale, dans la réappropriation d’un matériau préexistant et la réactualisation de sonorités par leur diffraction, grâce à des techniques d’enregistrement et un instrumentarium de plus en plus perfectionnés. Une recherche pluridisciplinaire – champs musicologique, social, historique –, prenant l’analyse musicale comme centre de gravité, permettra de saisir comment la reprise amorce paradoxalement le changement vers une nouvelle esthétique et une nouvelle conception de l’enregistrement, dans le développement de la contre-culture et de l’ère phonographique post-Seconde Guerre mondiale.

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