Quel rôle le Concours international Marguerite Long joue-t-il dans le contexte de la Guerre Froide, en tant que vecteur culturel où s’affrontent deux écoles opposées d’un point de vue esthétique, à savoir les Écoles de piano française et soviétique ? L’objectif de cette thèse est de comprendre les mécanismes du concours Marguerite Long et leur impact sur le jeu pianistique qui, depuis les années cinquante jusqu’à la fin des années soixante-dix, évolue considérablement sous l’impulsion des succès de l’École russo-soviétique. Le lien apparent entre concours et politique internationale est déconstruit pour laisser place aux enjeux esthétiques et culturels qui seuls influencent le palmarès. Le deuxième volet de notre étude nous amène à envisager les particularités de chacune des écoles de piano, puis à les comparer pour établir dans quelle mesure elles s’influencent mutuellement et se distancient. Des facteurs cruciaux des échanges franco-soviétiques sont pris en considération, comme l’essor de la vie culturelle souterraine en U.R.S.S. à partir du milieu des années soixante. Notre étude se fonde sur le dépouillement de six fonds d’archives, notamment le Fonds Long de la Bibliothèque Mahler, les archives de la Fondation Long-Thibaud-Crespin, celles du Centre des archives diplomatiques de la Courneuve ainsi que celles de l’A.L.A.P.